Ministre de l’éducation nationale du front populaire, Jean ZAY a prononcé un discours au 25ème anniversaire du Scoutisme en France, le 12 décembre 1936, en présence de Baden-Powell, dans le Grand Amphi de la Sorbonne. Merci à Henri Pierre Debord qui a publié une partie de ce texte sur Facebook. J’ai pensé que ce texte pourrait intéresser les lecteurs de ce blog tant je le trouve également pertinent et d’actualité.

 » Vous avez mis en pratique des méthodes d’éducation dont l’efficacité n’est plus à démontrer mais dont la simplicité n’est pas le moindre mérite. Elle consiste à admettre après Socrate, après Rousseau, qu’un enfant n’est pas seulement un adulte en germe mais qu’il a ses instincts, ses goûts, ses préoccupations, sa mentalité à lui et que par conséquent, il n’y a pas d’éducation saine si l’on ne commence pas par respecter et encourager la nature de ceux qui nous sont confiés.
Vérité vivante et que pourtant les grandes personnes se refusent à prendre en considération. Voyez vous, jeunes gens, ce sont là des considérations que je ne devrais pas vous faire. Mais je sais que les Eclaireurs savent garder le secret et que vous garderez celui-là. Il n’y a rien de tel qu’une grande personne pour ne pas comprendre les enfants. Peut-être vous en êtes vous déjà aperçus quelques fois. Les adultes veulent absolument que les enfants soient faits comme eux et les mêmes parents qui se plaignent que leur fils ou leur fille grandissent trop vite veulent à toute force les modeler sur eux, les façonner à leur image…
Ce qui fait la valeur de la pédagogie scoutiste (sic), c’est qu’au lieu de combattre ce qu’il y a de spontané chez l’enfant, elle l’utilise et le développe… »